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La sexualité chez les Jeunes
La sexualité chez les Jeunes
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15 avril 2009

Témoignage de Amélie

Voici le témoignage de Amélie, 20 ans, en espérant que son histoire permettra orienter les jeunes filles dans leur choix.

am_lie

Je suis jeune, insouciante. J'ai des rapports sexuels non-protégés, toujours avec le même garçon. Je ne pense pas aux dangers liés à ces rapports, ni le sida, ni les grossesses n'effleure mon esprit de jeune adolescente de 14ans. Plusieurs jours que j'attendais que mes règles viennent. Mes règles si récente, quelques mois seulement que je découvrais le quotidien des femmes. Le lundi, épuisée et contrariée, je décidai d'aller à l'infirmerie. L'infirmière m'accueille, me pose des questions banales, elle me donne un test de grosse. Je lis la notice, j'observe le battonet blanc, il y a deux cases. Une croix est apparue. Je suis enceinte. Non. Je regarde, encore, encore. A cet instant, la seule chose qui me vient à l'esprit c'est mourir.

L'annonce de la nouvelle

Le soir même je téléphone à mon petit-copain, le père du bébé, je lui dis que je suis surement enceinte. Un gros blanc, où mon sang ne fait qu'un tours. Et puis ces quelques mots "t'en fais pas, je suis sure qu'au collège y a des gens qui pourront nous aider". Le même soir, je dis à ma mère entre deux claquement d'assiettes: "maman..." j'éclate en sanglots. Elle accourt, me demande ce qui me met dans un tel état, et je lui dis "j'ai fais un test maman, je suis enceinte". Elle me regarde, pose la main sur son front et hurle "mais qu'est ce que tu me dis?! qu'est ce que tu me dis????!!!!" je pleure, j'ai peur, j'ai envie de m'écrouler sur le sol, de m'enfuir. Je regrette déjà mes derniers mots... Ma mère me prend par les deux bras, me secoue et me crie "t'as couché avec ce garçon?? combien de fois??!!!" je pleure, je suis terrorisée, que se passe t il? Pourquoi ces cris? Pourquoi cette violence dans ses gestes? je lui hurle que je veux avorter, que je regrette... Elle s'assoie et me dit nerveuse: "demain on prend rendez-vous pour que tu avortes. Ma mère a honte de moi. J'ai envie de me charcuter le ventre, de retirer cet embryon, je me déteste.

Avec le médecin

Le lendemain ma mère m'emmène à l'hôpital, elle demande à ce que je sois avortée sur le champs et fait un scandale. Un médecin nous reçoit, il explique tant bien que mal à ma mère qu'il y a des procédures et que l'on ne peut pas me faire avorter aujourd'hui. Le médecin me regarde, il me sourire et me dit "écoutes ma belle, ça ne fait pas mal, je vais juste regarder s'il y a bel et bien un embryon et ainsi je pourrais te dire de combien de temps tu es enceinte, d'accord?" Je l'observe, cette femme semble incroyablement douce et sympathique, elle me parle comme si nous étions seules. Je lui fais signe que oui, c'est d'accord. Ma grossesse est à presque un mois. Je ne suis plus la bienvenue dans la maison, et je sais qu'à présent avec ou sans ce bébé les relations avec mes parents ne seront plus jamais les même.

Chez Stéphane

Je me réfugie chez les parents de Stéphane, qui eux effrayés et abasourdis par la nouvelle ont réagis d'une tout autre façon. Ils ne cessent de me dire que si besoin ils sont là. Je me sens épaulée, écoutée et vivante. Je logerai chez eux plusieurs jours, on discutera de la grossesse, de l'avenir. Stéphane est là, à mes côtés, silencieux mais apaisant. La mère de Stéphane m'emmène chez son gynécologue 4 jours après l'échographie que j'avais faite avec ma mère. En sortant du cabinet, je dis à sa mère: demain je veux être opérée, il faut que cette chose arrête de grandir! Quand j'arrive, Stéphane me demande inquiet "alors que comptes-tu faire?" et je ne sais pour quelle raison j'ai répondu "je ne veux plus avorter Stéphane...!" et je me suis effondrée contre lui. Il m'a longuement caressé les cheveux et puis il a soupiré "yahou je vais être papa!". Il avait 17ans, et pourtant il ne semblait pas avoir peur de l'avenir. Quant à moi, si tôt dit je regrettais mes paroles. Puis, les mois passés, est une certaine distance naissait entre Stéphane et moi. Il ne voulait plus que je sorte avec lui dans la rue, par honte ou par fierté je ne le saurai pas. Alors je restais seule chez lui, des journées entières à tourner à rond, et surtout à imaginer l'avenir. Le mois de septembre prenais presque fin quand Stéphanne m'annonça qu'il avait prit une décision. Il m'a alors dit que ce n'etait plus possible, qu'il ne m'aimait plus et qu'il préfèrait ses amis à une vie de famille. Je n'ai rien dit. Je le regardai et je pleurai, comme si je m'y attendais. Je réalisai immédiatement que je sans lui l'avenir prendrai une tournure beaucoup plus terrifiante. Si je n'etais plus avec Stéphane cela signifiai que je ne pourrai plus vivre ici, donc que je n'aurai plus de logement, donc que je me retrouverai à la rue, et avec un enfant dont je n'avais pas envie, deux bouches à nourrir.

A la maternité

Le 04 novembre 2003, à 10h30, je suis dilatée à presque 3 doigts. Je suis terrorisée et meurtrie de douleurs. 
Ma fille, Ambre poussa son premier cris. J'étais soulagée d'avoir accouchée et angoissée à l'idée que ma fille était maintenant là.

Après la maternité

Les quinze jours au près de la famille de Stéphane passèrent incroyablement vite, et il fut bientôt temps de boucler mes bagages direction La Draille, un des foyers mère/ado de Marseille. Je sais que ce logement ne sera que provisoire, car l'association n'accepte que des séjours cours. Puis je suis allée au foyer Maëlis (un autre foyer d'accueil mère/ado de Marseille). Stéphane venait voir Ambre autant qu'il le pouvait. Nous n'avions jamais reparlé du fait qu'il ne l'ai pas reconnu, aucun de nous n'osions je suppose. En février Ambre a intégrée la crèche interne du foyer, ce qui fut un soulagement car sans cela je n'aurai pas pu suivre les cours directement au lycée, mais j'aurai été dans l'obligation de poursuivre ma scolarité par correspondance. Ainsi j'ai pu concilier études et bébé, non sans difficultés car le rythme était tendu. Les vacances d'été, deux mois et demi, pointèrent leur bout du nez. Mes camarades fêtaient cela avec des cris et des planifications de soirées à tout va. Quant à moi, j'y voyais deux mois et demi où j'allais devoir m'occuper de Ambre 24h/24. Un fausset était déjà créé entre les ados de mon âge et moi-même.

Aujourd'hui

J'ai 20 ans, je pense très sincèrement que j'aurai du avorter. Avoir un enfant c'est bien, c'est encore mieux quand on le désire et qu'on a la situation pour l'accueillir. Tout est plus compliqué quand on est ado et maman. Maintenant il ne faut pas regretter nos choix, la vie est ainsi faite, ça ne sert à rien de culpabiliser ou de remuer sans cesse la plaie. Ma fille est là, j'ai mis du temps à l'accepter, à l'aimer, mais maintenant c'est ma merveille, ma petite princesse et je ne pourrais plus vivre sans elle. Elle fait partie intégrante de ma vie.

La photo ci-dessus provient du blog de Amélie :

http://enceinte-et-ado.skyrock.com/1.html

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Commentaires
M
Je félicite Amélie pour son courage, Quel destin!
C
Je trouve ce témoignage très enrichissant, j'espère qu'il pourra aider des jeunes filles dans leur prise de décision.
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